Tout commence en avril quand Morwenna est contactée pour le placement de 60 lapins. Morwenna fait partie de ces nombreux bénévoles, engagés dans la PA, sans couverture associative.
Une éleveuse est hospitalisée. Ses 2 sœurs déclarent qu’elles ignoraient l’existence de ce commerce sauvage.
Elles veulent faire euthanasier les lapins survivants. Plusieurs semaines se sont déroulées depuis l’hospitalisation de la propriétaire et personne n’est venu pour nourrir les lagomorphes.
Finalement, le vétérinaire refuse l’euthanasie massive et argue même que cette pratique nécessite un appel au tribunal pour l’équarissage. Il leur conseille d’acheter un paquet de granulés et de placer les animaux sous 72 heures avant que la justice ne s’en mêle.
Morwenna accepte et se rend sur place avec 2 amies.
Voici son terrible compte rendu :
Vison terrifiante de lapins entassés, condamnés à une mort affreuse ...
« Nous découvrons l'horreur d'un camp de concentration pour lapins : 200 cages dans un hangar sans lumière...il n'y plus que 49 lapins dans des cages sans un brin de paille, sans eau ni nourriture les pattes à même le grillage, ils sont tous très affaiblis. Nous les sortons sans commentaire, ce n'est pas le moment de contrarier la dame qui nous a ouvert .....nous séparons les mâles (très peu) des femelles (sans doute devenues antropophages pour survivre), nous isolons les galeuses, les blessées.
Une cinquantaine de lapins morts
Dans l'entrée un grand bac avec un bonne cinquantaine de cadavres. Un tout petit file entre nos pattes :"il s'est échappé ce matin quand on a enlevé le cadavre de sa mère" nous explique la dame...on ne dit toujours rien ...je ne veux pas partir sans mais vu la surface et le manque de lumière ça pas être facile.
A force de tenacité, j'arrive à l'attraper...ouf.
Sur les cages et dans le hangar, d'immenses toiles d'araignées. Il nous a fallu les pousser pour découvrir les lapins...depuis combien de temps ces cages n'avaient pas été ouvertes?? Dans les petits bacs en bois attenants aux cages que nous avons récupérés pour faire des cabanes, nous découvrons en les secouant, des tas d'ossement secs, des petits, vu la taille des crânes. »
Le lendemain, 5 meurent d’épuisement et d’arrêt du transit, certains sont nourris à la pipette. 2 sont paralysés de l'arrière train et sont euthanasiés.
L'intervention de la Grange aux Lapins
10 jours plus tard, une personne me contacte sur Face Book, pour prendre en charge un lot de ces lapins
J’accepte d’y participer avant même de savoir où et comment.
Je contacte Morwenna et le samedi 27 avril, je me rends à Rennes avec une amie pour aller les chercher.
Je ramène 20 lapins : 16 femelles et 4 mâles.
La Grange s’est engagée pour prendre en charge les 4 mâles et la femelle dominante, Pirouette.
L'aide de la PMAF pour sauver ceux qui peuvent l'être encore
Les autres femelles doivent partir à la PMAF (protection mondiale des animaux de la ferme). Jessica, une des salariés de l’association viendra les chercher à la Grange le 15 mai.
Les visites de bonne santé de nos 5 lapins sont effectuées et validées.
Une des femelles de la PMAF décède subitement. De gros problèmes pulmonaires ne permettent pas de la sauver.
Jessica vient chercher les 12 restantes le 15 mai.
Au final, je garde 4 mâles et 3 femelles.
.Les rescapés pris en charge par la Grange
Après stérilisation des mâles, Hercule, Mario, Célestine, Pirouette, Babine, Farceur et Fauve sont installés dans un petit enclos. Ils ont appris à marcher puis à courir.
Mario nous quitte brutalement : difficulté respiratoire, hypothermie. Je reste à son chevet une nuit entière. Je le crois sauvé, il remange. Au petit matin, il court mais ses pattes arrières ne suivent plus. Il succombe.
Impossible de pratiquer une autopsie. Encore une fois, nos 2 cliniques ne sont pas de garde ce week-end là.
Tous les lapins de la Grange sont traités préventivement au panacur pour écarter une hypothétique contraction de l’encéphalitozoonose, maladie mortelle causée par un protozoaire (e cuniculi).
Début juin, Babine ne pose plus sa patte, je pense à une fracture mais le vétérinaire détecte un épanchement de synovie.
La cause est peut-être ancienne, les conditions de vie de nos protégés ont sans doute laissé des séquelles aussi bien organiques (ils reprennent difficilement du poids ) que orthopédiques.
Babine a envie de se battre, elle dévore et profite des tapis moelleux mis à sa disposition dans son enclos de convalescence.
Une nouvelle vie pour ces 6 lapins qui ont connu l'enfer
En 4 ans d’existence, la Grange n’a jamais vu de lapins s’adapter aussi vite à leur environnement nouveau. Ils ont découvert avec émerveillement la paille dans un premier temps puis la douceur d’une pelouse bien verte. Des granulés, de la verdure et du foin à volonté.
Ils n’ont jamais essayé de mordre un de leur nouveau compagnon.
Babine, Pirouette, Célestine, Hercule, Farceur, et Fauve resteront à la Grange avec les autres lagomorphes.
Ils sont installés dans un Parc extérieur (Babine les rejoindra après guérison), équipés d’un revêtement de sable épais, d’abris et d’un tunnel permettant de brouter l’herbe du jardin.
Ils ne sont pas encore vaccinés (myxo, VHD). Je souhaitais attendre une reprise de poids significative mais le beau temps arrivant, il serait sage de les vacciner rapidement .
Encore une fois, nous sollicitions les internautes. Ce parrainage va nous permettre de régler nos dettes vétérinaires (stérilisation des mâles, achat des vaccins, hospitalisation de Babine° Les stérilisations des femelles seront réalisées ultérieurement.
Par ailleurs nous souhaitons encore et toujours dénoncer les élevages de lapins, "100 % batterie 100 % souffrance" comme l'a si bien démontré L214 dans ses reportages.
Merci à tous.
Frais vétérinaires et alimentaires.
